Les monuments

Châteaux, hôtels particuliers, lavoirs, églises, abbaye, curiosités contemporaines, découvrez la richesse du patrimoine de Châteauroux et de ses alentours.

Loin des apparences, laissez-vous surprendre par un patrimoine bâti tantôt médiéval, tantôt contemporain, tantôt moderne, pour mieux comprendre la genèse du territoire castelroussin.

Châteauroux s'apprivoise. Poussez les portes, découvrez la ville haute, la ville basse, flânez le long des rives de l'Indre, et laissez vous surprendre par l'histoire de la ville en découvrant son patrimoine.

Le Château Raoul

Situé place de la Victoire-et-des-Alliés et rue du Château-Raoul, le château éponyme date du Xe siècle. Souhaitée par Raoul le Large, seigneur de Déols, une puissante forteresse est aménagée sur un monticule abrupt de la rive gauche de l'Indre, à la frontière du domaine du roi de France et de l'Aquitaine, à l’abri de laquelle une bourgade d’artisans et de commerçants naît. Son aspect actuel, dans le style d'un hôtel seigneurial composé de plusieurs tours, date de 1450. Plusieurs administrateurs s'y succèdent après la Révolution, dont Henri Bertrand, père du futur général Henri-Gatien Bertrand, maréchal de Napoléon, et le fermier général Charles Louis Dupin de Francueil, grand-père de George Sand. L'architecte départemental, Alfred Dauvergne, réalise des travaux d'embellissement dans un style néo-gothique en 1879, achevés en 1914 par son fils Henry, avant que le conseil général acte sa restauration en 2009. La toiture, les balcons, encorbellements et cheminées, ainsi que les menuiseries ont bénéficié de cette campagne de travaux, achevée fin 2011.

Le château Raoul fait partie, avec l'hôtel de préfecture, de la résidence du préfet, et n'est pas ouvert au public. La façade et la toiture sont inscrites aux monuments historiques depuis 1927.

L'ancien hôtel de ville

L'ancien hôtel de ville est édifié en 1828 par l'architecte Pierre Murison. Sa façade néoclassique est caractéristique de l'époque avec ses colonnades et son fronton triangulaire. Il est agrandi en 1864 par Alfred Dauvergne. Sa façade principale (façade d'honneur) se situe place Monestier, face aux halles, et sa façade d'entrée des services, place de la République. En 1821, la population de Châteauroux n'atteint pas 15 000 habitants et les locaux répondent parfaitement aux besoins. Y sont d'ailleurs installés à l'époque, en plus des bureaux, la bibliothèque et le musée. En 1921, la Ville compte environ 25 000 habitants. Le musée est transféré, pour libérer des locaux, en l'hôtel Bertrand. En 1937, le bureau municipal d'hygiène et le bureau d'aide sociale doivent s'installer au centre social, rue Rabelais. La population ne cesse alors d'augmenter régulièrement. En 1958, pour faire de la place, la bibliothèque quitte à son tour la mairie pour le centre social. En 1965, les services Techniques, trop à l'étroit dans une aile de la Mairie, s'installent dans une école désaffectée, rue Diderot. En 1971, de nouveaux services doivent émigrer rue des Pavillons : les affaires générales, les élections, la caisse des écoles. Ne reste plus alors dans l'hôtel de ville que quelques services, essentiellement le cabinet du Maire lié au secrétariat général, l'État-civil, la salle des mariages qui fait office de salle du Conseil municipal, les services Financiers. Une telle situation a de graves répercussions dans la gestion des services municipaux : éloignement des services, nécessaires déplacements, dispersion des adjoints, accueil du public inconfortable... En 1971 est décidée la construction d'un nouvel hôtel de ville, place de la République, qui sera inauguré le 18 janvier 1977. L'édifice abrite le conservatoire à rayonnement départemental de musique et de danse depuis 1977.

La porte Saint-Martin

La porte Saint-Martin se situe dans la rue de la vieille prison, qui voit passer Charles IV Le Bel en 1324, Louis XIII en 1632 et la duchesse de Longueville, l'âme de la Fronde en 1651. La rue est à forte pente. Sa tour du XVe siècle inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques est utilisée dans les années 1750 comme prison avec un rôle stratégique. Elle permet de contrôler l'accès en chicane au château Raoul. Aujourd'hui, elle permet l'accès au site du quartier médiéval primitif (petites rues, maisons basses).

Le couvent des Cordeliers

Cet ancien couvent du XIIIe est construit selon le plan type des maisons de l'ordre franciscain : une grande église à laquelle sont accolés des bâtiments en équerre, une aile parallèle à la nef fermant la cour du cloître. L'église est une "halle à prêcher", avec une porte en arc polylobé à l'ouest. Elle est précédée d'un porche du XVIIe siècle. Cinq grandes arcades donnent sur le cloître. Les Cordeliers ont exercé une influence considérable dans la cité et les environs, influence due d'abord à leur mode de vie, à leur dépouillement le plus extrême, à leur vocation spirituelle autant qu'au rôle éducatif qui leur était dévolu. Après la Révolution, l'église et le couvent sont dévastés et la nef coupée en deux. Des salles sont aménagées et servent de caserne. Le couvent devient au fur et à mesure prison, puis gendarmerie. Une restauration de l'ensemble du site est entreprise en 1975 par la Ville et s'achève en 1978. Une charpente avec sa voûte en lambris de chêne est révélée dans la nef.

Jean-Giraudoux High School, former Imperial High School

Construit à partir de 1745, le couvent des religieuses de la congrégation Notre-Dame de Saint-Augustin devient après 1789, école centrale. École secondaire à compter du 28 frimaire de l'an XII (19 décembre 1802), puis collège communal en 1810, il devient lycée impérial en 1853 et sera agrandi entre 1878 et 1880. Il accueille alors des lycéens venant de toute la France et même d'Algérie. Le lycée est transformé en hôpital pendant la guerre de 1914–1918, puis est baptisé lycée Jean-Giraudoux, le 18 juin 1949, en hommage à l'un de ses plus illustres anciens élèves. Aujourd'hui, le lycée peut accueillir jusqu'à 1 200 élèves.

Les lavoirs

Avant la Première Guerre mondiale, une quinzaine de lavoirs s'étend entre le Pont-Neuf et la rue de l'Indre. Rachetés en 1982 par la Ville, les anciens lavoirs en contrebas du couvent des Cordeliers sont restaurés dans le cadre d'un chantier Jeunesse de l'union compagnonnique et inaugurés en juin 1986. Ces travaux achèvent ceux entrepris pour la réhabilitation du site des Cordeliers. Lieu de loisirs et de promenades, le circuit des lavoirs offre une belle balade au cœur du jardin public.

Les châteaux Tour et Rivière du parc Balsan

Le château Tour et le château Rivière constituent un ensemble architectural historique communément appelé Châteaux Balsan. Ils se trouvent sur le site de l’ancienne manufacture royale de drap, fondée au XVIIIe siècle. L’environnement est privilégié, avec d’un côté les berges de l’Indre, et de l’autre un parc paysagé protégé. La partie château Tour est reliée à la vieille tour médiévale, depuis des travaux entrepris par la famille Balsan. Le château est construit sur l'ancienne aile des teinturiers de la manufacture royale transformée en résidence dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans le style néo-gothique. La tour de la Dame Blanche est le seul vestige subsistant de l'ancien château du Parc construit au XVe siècle par la famille d'Aumont et propriété du Prince de Condé jusqu'à la Révolution. Édifiée dans un style Renaissance en 1513, elle est connue pour avoir servie d'oratoire à Claire Clémence, épouse du Grand-Condé et envoyée en résidence surveillée pendant 24 ans dans ce château, où elle meurt.

Les deux châteaux sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1996. Ils font l'objet d'une grande restauration depuis les années 2000 pour être transformés en appartements.

L'église Saint-André

L'église Saint-André de Châteauroux est une église néogothique longue de 87 m, large de 33 m et haute de 68 m avec ses doubles flèches. Ses proportions lui valent souvent le surnom de "cathédrale". L'édifice est élevé tardivement, entre 1870 et 1876, par Alfred Dauvergne et le maître d'œuvre Geoffroy Talichet. Il a conservé une partie de son mobilier d'origine. Les vitraux sont de l'atelier Lobin, à Tours, et ont été posés en 1875-1876. Les verrières du chœur, endommagées par le bombardement de la gare en 1944, ont été remplacées par des vitraux de Detviller et Tillier d'Issoudun, posés en 1955 et 1963. En 2011, l'église Saint-André a récupéré une grande tapisserie, commandée par l'archevêque de Bourges pour l'inauguration du monument en 1876. Ce tapis de 8,20 m par 6,80 m avait été vendu dans les années 1970, avant d'être saisi par les douanes en 1991 et attribué par erreur à la cathédrale d'Arras, où il est accroché durant vingt ans.

L'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques, depuis 2009.

L'église Notre-Dame

Achevée en 1882, l'église Notre-Dame de Châteauroux est bâtie dans le style roman de l'église d'Orcival près d'Issoire. La coupole de l'édifice porte une statue de la Vierge en cuivre doré de six mètres de hauteur. Le clocher s'élève de 50 m. l'intérieur est composé de trois nefs conduisant au transept couronné d'une coupole. Au-delà du transept, le chœur en hémicycle, autour duquel rayonnent cinq chapelles, est soutenu par huit colonnes monolithes en marbre. Une pietà datant du début du XVIe siècle, orne l'une des chapelles. Elle est en pierre de tufeau polychrome et est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques, depuis 1948.

L'église Saint-Martial

L'église Saint-Martial de Châteauroux existe au moins depuis 1212. L'édifice est composé d'une nef unique d'origine romane couverte d'un berceau de bois, éclairée de baies tréflées ouvertes dans une arcature du chevet plat. Le clocher date des dernières années du XVe siècle.

L'édifice est classé au titre des Monuments historiques depuis 1921.

Équinoxe, scène nationale et médiathèque

Le pôle culturel Équinoxe a ouvert ses portes en 1994. Un concours national d'architecture a désigné Jean-Louis Godivier pour concevoir cet ensemble de 144 m de long, 52 m de large et 28 m de hauteur au plus haut, en deux parties complémentaires liées par un parvis couvert. D'un part, la grande scène, labellisée scène nationale est composée d'un théâtre de 1 136 places. La coupole calculée et tracée grâce à l'ordinateur est composée de 500 paires de plaques de métal aux dimensions toutes différentes ; il s'agit d'une véritable prouesse de la firme castelroussine Renaudat. D'autre part, la médiathèque, qui abrite plus de 500 000 livres et documents. La partie la plus précieuse du fonds ancien abrite le legs de Jean-louis Bourdillon (1782-1856) qui contient notamment d'inestimables manuscrits, comme celui de la Chanson de Roland  (XIIIe siècle), ayant appartenu à Louis XVI et reconnu véritable trésor national.

La chapelle des Rédemptoristes

À proximité de l'ensemble culturel Équinoxe, la chapelle des Rédemptoristes est bâtie en 1863. Elle a été réhabilitée dans les années 1990 par des apprentis du centre européen de Restauration du patrimoine, dans le cadre de chantiers-écoles. Elle abrite aujourd'hui l'auditorium Franz-Liszt dans lequel se déroule tous les ans le festival international consacré au célèbre compositeur, les Lisztomanias.

L'hôtel Bertrand et les hôtels particuliers de Châteauroux

Classé à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, l'hôtel Bertrand doit son nom au Général Bertrand (1773–1844), Grand Maréchal du Palais sous l'Empire, fidèle compagnon d'exil de Napoléon à Sainte-Hélène. Situé rue Descente des Cordeliers, il domine le couvent des Cordeliers. La date exacte de l'édification n'est pas connue, elle se situe vraisemblablement dans les années 1760-1770. La demeure est édifiée entre cour et jardin dans un style classique assez austère, avec une immense porte cochère d'accès, donnant sur une cour, alors très restreinte. La configuration du jardin n'a guère changé depuis l'établissement du plan Crochet de 1783 : il est cerné de trois côtés par un haut mur surmonté au nord d'un petit belvédère non couvert. On y accède par une terrasse longeant toute la bâtisse. Les seules fantaisies apportées à cet édifice sont, côté cour, une insolite génoise décorant la façade, et côté jardin, au niveau du grenier, un ravissant balcon à balustre en demi-lune, surmontant et accentuant les rotondes centrales du rez-de-chaussée et du premier étage, d'où la vue sur la vallée de l'Indre est admirable.

Depuis 1921, l'hôtel Bertrand abrite le musée municipal (fondée en 1863) et jusqu'alors très mal installé dans l'ancien hôtel de ville. Toutes les collections napoléoniennes y ont été transférées, à l'occasion du centenaire de la mort de Napoléon.

Autour du musée Bertrand, de nombreux hôtels particuliers ornent la rue Grande, artère principale de la ville jusqu'au XIXe siècle.

L'abbaye de Déols

L’abbaye Notre-Dame de Déols ou abbaye Notre-Dame de Bourg-Dieu est une ancienne abbaye bénédictine, dont il ne reste qu'un clocher, la quatrième travée du collatéral nord, la crypte, le mur sud de la nef et la porte de jonction avec le cloître, la prison des moines, la salle capitulaire, la salle carrée avec ses têtes murales, le réfectoire, la cuisine et les autres bâtiments conventuels. Elle est fondée le 2 septembre 917 par Ebbes le Noble, seigneur de Déols, qui s'inspire de la fondation de l'abbaye de Cluny. L'abbaye, l'une des plus importantes de France, est placée sous l'autorité directe du pape. Son apothéose se situe aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Elle ne se relève pas des guerres de religion et les bâtiments de l'abbaye deviennent alors une carrière où le prince Henri II de Condé, et à sa suite, les autres administrations, puisent des matériaux de construction.

Le clocher, le mur sud de la nef et la partie encore visible du mur nord sont classés au titre des Monuments historiques en 1862. Des fouilles archéologiques effectuées de 1924 à 1926 ont permis pour la première fois de restituer le plan de la grande église abbatiale de Déols.

Les usines Balsan

Par arrêt du conseil du 17 août 1751, le feu roi (Louis XV) permet la création d'une manufacture de draps, tant en blanc qu'en couleur, une teinturerie, une savonnerie... sous le titre de "Manufacture royale et privilégiée". Effective en 1787, le véritable essor n'intervient qu'à partir de 1856 lorsque que Pierre Balsan, reprend l'établissement et engage un vaste plan pour construire un outil moderne de production, réalisé entre 1862 et 1869 par l'architecte Henri Dauvergne : 60 000 m² d'ateliers et d'entrepôts pour 1 200 ouvriers, des bâtiments administratifs, une usine de production de gaz, des châteaux d'eaux, une cité ouvrière de 100 maisons, un dispensaire ; une vraie ville dans la ville.

La "Société Anonyme des Établissements Balsan" produit entre 1914 et 1918 près de 150 000 mètres linéaires de draps par mois pour le fameux bleu horizon des poilus. Le souvenir de cette réquisition poussera Henri Balsan à orienter la production lors de la Deuxième Guerre mondiale vers la filière de l'effilochage de manière à ne pas pouvoir participer à l'effort de guerre des nazis. Son fils Louis, déporté en 1943 à Mauthausen, prendra les commandes de l'entreprise familiale en 1954 et la transformera en conglomérat industriel s'intéressant notamment à la fabrication de tapis et de moquette. Peu de temps après, la crise pétrolière sonne le glas de la manufacture castelroussine qui, rachetée par Biderman, ferme ses portes en 1982.

Aujourd'hui, la moitié de l'usine est reconvertie en campus universitaire : "l'écocampus Balsan", avec le Centre d'études supérieures de Châteauroux, l'école d'ingénieurs HEI Lille, et campus centre CCI, etc. L'autre moitié accueille désormais la Cité du numérique.